Spectacle "Parle Moi Maman Franco Est Mort" à Paris
Une pièce d'Annie Rodriguez
Avec Blandine Bleker et Maïlis Dupont
Mise en scène
de
Michel Falicon
Avis des Spectateurs sur BilletReduc
Dossier de présentation du projet
LA PIECE Dans l'Espagne de l'après Franco, Elena rend visite à sa mère. Trop de secrets n'ont pas été révélés, trop de rancœurs n'ont pas été exprimées : les non-dits ont force d'expression. Elena et sa mère passeront par toutes les émotions, toutes les souffrances afin de percer l'abcès, la tumeur franquiste. La lutte sera rude car il est toujours très dur de combattre ses propres démons, sa propre conscience, qui ont la mainmise sur notre destinée. Seuls les mots dits seront la clef de la libération et pourront anéantir les cauchemars propres à chacune.
Quelques propos du metteur en scène
Il fallait dans un premier temps essayer de s'informer, comprendre, se remémorer, afin de plonger au cœur d'une tourmente silencieuse. Cette dernière a révélé des non –dits, des secrets de famille toujours pesants et redoutables. Et c'est toute l'importance de ce texte aux multiples chemins, riches en émotions où les larmes peuvent couler naturellement ou se retenir car elles ne sont parfois que la forme d'une souffrance intrinsèque de l'âme, et comme par pudeur, par oubli, elles se dissipent au fin fond du temps, de l'esprit. Mais l'envie de savoir, de comprendre, de briser le silence est plus forte. La jeunesse réveille ce que les anciens retiennent, cachent, car le besoin de chasser ses démons, de détruire les cauchemars est trop puissant. Cette jeunesse a cela de merveilleux qu'elle ose avec sa fougue et son impulsivité habituelle à bousculer le « repos des sens ». Car selon elle, il faut permettre à la vie de créer, d'exulter, car elle a soif de bonheur et aspire à la libération. Les deux femmes s'affrontent dans une joute incessante ponctuée heureusement par des moments de sourire, voire de rire et au bout de cette lutte avant tout intérieure, elles expulseront les vérités cachées et ouvriront leur cœur.
Elles évoluent dans une mise en scène épurée où l'atmosphère de cette Espagne révolue et nouvelle est toujours présente. Il était important que seule la simplicité crée l'ambiance adéquate à ce texte où les mots résonnent puissants, dérangeants, touchants, et transcendés par deux comédiennes qui ont compris que le simple amenait le tout, et que d'une dictature abolie naissait une liberté oppressante, gênante mais tellement bénéfique à l'espoir d'une vie meilleure.
Ce spectacle a été joué à Paris en 2011 au Théo Théâtre.